La multipropriété de clubs, réelle opportunité ou véritable menace ?
Sujet d’actualité dans le foot français et européen (participation du TFC à l’Europa League, rachat du Racing Club de Strasbourg ou Manchester United qui pourrait arriver dans l’escarcelle d’Ineos), la multipropriété des clubs fait l’objet d’un article particulièrement fouillé de la part de foot mercato, qui décrypte les avantages et inconvénients de cette tendance, qui a débuté dans les années 1990, mais qui s’est véritablement installée depuis quelques saisons.
De plus en plus de clubs français et européens sont détenus par des investisseurs qui possèdent également d’autres clubs. Bien que cela soit légal, cette pratique soulève des préoccupations concernant les conflits d’intérêts, l’équité sportive et l’identité des clubs.
Des investisseurs tels que le City Football Group, propriétaire de Manchester City et d’autres clubs à travers le monde, ainsi que des consortiums tels que BlueCo, qui a récemment acquis le Racing Club de Strasbourg, sont de plus en plus impliqués dans la multipropriété de clubs. En France, neuf clubs de Ligue 1 sont désormais concernés par ce phénomène.
La multipropriété permet de réaliser des économies d’échelle, de créer des synergies et de mutualiser les compétences entre les différents clubs détenus par un même propriétaire. Cela présente également des avantages financiers en termes de valorisation des joueurs et d’exposition sur le marché. Cependant, cette pratique peut entraîner des conflits d’intérêts et des déséquilibres en termes de compétitivité sportive.
La Ligue 1 est considérée comme un marché de développement attractif en raison de sa capacité à produire des joueurs de talent. Les investisseurs voient l’acquisition d’un club français comme une opportunité d’accéder à ce marché et de bénéficier de ses compétences en matière de formation de joueurs. De plus, le coût d’entrée dans la propriété d’un club français est souvent inférieur à celui d’un club de Premier League, ce qui rend cette pratique financièrement accessible.
Cependant, la multipropriété soulève des préoccupations quant à l’équité sportive, car elle peut favoriser la valorisation artificielle des joueurs et entraîner des transferts biaisés. Les exemples de joueurs achetés à des prix élevés par des clubs appartenant à la même entité, mais prêtés ensuite à des clubs moins puissants, suscitent des critiques. De plus, la multipropriété ouvre la porte à des malversations et au contournement des règles du fair-play financier, ce qui peut perturber l’écosystème du football.
Foot Mercato souligne également les difficultés à trouver des groupes où la multi-propriété semble une réussite. Sont cependant cités par David Gluzman, « Brighton et l’Union Saint Gilloise avec des synergies évidentes et Leipzig avec Salzbourg avec Red Bull », parmi les 180 cas faisant partie d’une galaxie multi-clubs.
Un modèle à peaufiner donc, ou à arrêter…
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