Comment Paris 2024 veut relever le défi des Jeux « les plus verts » de l’Histoire
Cela ressemble au rocher de Sisyphe : Paris 2024 peut-il être un événement « vert » ? L’objectif est extrêmement ambitieux
Paris 2024 veut réduire de moitié l’empreinte carbone des Jeux par rapport aux éditions précédentes : Rio (3,6M de tonnes) et Londres (3,4M). Les organisateurs se sont donc fixé un budget carbone total à ne pas dépasser de 1,5 million de tonnes de CO2.
La comparaison avec Tokyo en 2021 (sans spectateur), qui avait émis 1,9 millions de tonnes, maque l’ampleur du défi des organisateurs parisiens.
Georgina Grenon, directrice de l’excellence environnementale pour Paris 2024, explique que « le budget carbone se répartit ainsi en trois pôles distincts : les déplacements (34 %), les constructions (33 %) et les opérations – restauration, hébergement, logistique, etc. (33 %). » Même si le COJO ne revèle aucun chiffre, Georgina Grenon estime qu »‘on est dans les temps de passage, même s’il nous reste des choses à faire. »
Là où Paris 2024 va beaucoup économiser d’émission carbone concerne les constructions. Avec 95 % des sites des JO déjà construits, les chantiers sont de moindres ampleurs qu’à Londres, Rio ou Tokyo. Et, même pour les 3 grands sites à construire (le centre aquatique de Saint-Denis, le village des athlètes et celui des médias), l’objectif est de se maintenir sous les 700kg d’émission par mètre carré, contre 1 tonne habituellement.
Maël Besson, spécialiste des questions environnementales dans le sport, rappelle aussi un engagement symbolique du COJO : avec 25 % de produits provenant de moins de 250 kilomètres des sites olympiques et la multiplication par deux de l’offre végétale, les organisateurs s’emploient à réduire les émissions d’un domaine, « la restauration, ne représentant que 1 % du budget carbone des Jeux. »
La question des transports (des spectateurs) reste une zone grise de la stratégie de Paris 2024 : « L’empreinte carbone réelle des Jeux ne peut pas être calculée sans prendre en compte le poste d’émission le plus important : celui des transports », précise Alexandre Joly, expert énergie et climat chez Eclaircies.
Si, à Paris, les différents sites de compétition et d’hébergement sont relativement proches, si la flotte automobile des athlètes, des officiels, des partenaires, des journalistes sera en grande partie hybride (merci Toyota), si les transports en commun seront très largement encouragés, l’acheminement des spectateurs étrangers dans la capitale française se fera forcément beaucoup par avion. Même si le train sera soutenu : « On a encore un an. Les billets ne sont même pas encore en vente », se défend Georgina Grenon, concédant que le Cojo a peu de pouvoir sur cette question.
« Tant qu’on restera dans un événement de cette ampleur, il ne pourra pas être 100 % écologique, peu importe les efforts mis en place. Et ce, avant tout, à cause de la question des transports », conclut Alexandre Joly.
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