Paris 2024 : Après la mascotte “Made in China”, la boutique fait-elle mieux ?
Alors que la préparation des Jeux Olympiques de Paris 2024 bat son plein, la question de l’origine des produits dans les boutiques officielles demeure un sujet de débat. Avec une étiquette « Made in China » ou « Made in Bangladesh » collée sur 80 % des articles, la promesse d’une boutique reflétant l’art de vivre à la française semble compromis.
Malgré la présence de marques emblématiques françaises telles que Vuarnet et Chaussette de France, la réalité est souvent dissimulée dans les petits caractères. Les tentatives de certaines marques hexagonales, comme Vilac, de mettre en avant la fabrication locale, se heurtent au « problème structurel » du Made in France. Les distributeurs arguent du manque de savoir-faire en France et des contraintes budgétaires pour justifier cette tendance.
L’épisode de la mascotte « Made in China » en 2022 avait suscité une vive polémique, pointant du doigt les difficultés à produire localement. Les commentaires critiques, allant de l’indignation de Sophie de Menthon à la déclaration du porte-parole du gouvernement Olivier Véran sur le « problème structurel », mettaient en lumière les défis auxquels le pays était confronté.
Le ministre de l’Environnement, Christophe Béchu, se félicite toutefois des progrès réalisés. Avec environ 20 % des produits estampillés « Made in France », il estime que c’est un résultat satisfaisant compte tenu du calendrier. Il rappelle les efforts consentis pendant la Coupe du monde de rugby en 2023, soulignant que la situation actuelle est meilleure : “pendant la Coupe du monde de rugby, les produits sous licence commercialisés n’étaient pas “Made in France”.”
Cependant, la présidente du mouvement patronal Ethic, Sophie de Menthon, reste critique. Pour elle, la boutique des Jeux Olympiques est un « condensé de tout ce qui ne marche pas » dans la politique industrielle française. Elle pointe du doigt les délais pour ouvrir une usine en France, les impôts de production élevés et les entraves politiques, qualifiant la situation actuelle de résultat de la « politique politicienne française ».
Alors que les boutiques officielles des JO affichent une large diversité de produits, la présidente d’Ethic suggère la possibilité d’organiser un concours d’objets français pour les JO, avec un potentiel de 40 % de Made in France. Elle insiste sur la nécessité d’un réexamen du mode de consommation, soulignant que la demande de produits français doit être soutenue par une volonté des consommateurs d’accepter des prix plus élevés pour une qualité durable.
Les Jeux Olympiques de Paris 2024 témoignent d’un progrès modéré vers le « Made in France » dans les boutiques officielles, mais ils soulèvent également des questions cruciales sur la politique industrielle et les habitudes de consommation dans le pays.
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