“Culture du mensonge” et “omerta à tous les étages” : le rapport parlementaire au vitriol sur le sport français
Ce mardi, la commission d’enquête parlementaire sur les dysfonctionnements au sein des fédérations françaises a publié un rapport accablant après plusieurs mois d’enquête et plus de 150 auditions. Le constat est sans appel : le sport français est gangrené par une « culture du secret, du mensonge et du faux témoignage » et fait preuve d’une insuffisante habituation à rendre des comptes.
Le rapport détaille sur plus de 250 pages les défaillances systémiques du mouvement sportif français. Il souligne des problèmes de gouvernance, d’éthique, de finances, ainsi qu’une « omerta à tous les étages » concernant les violences sexistes et sexuelles. La commission pointe également du doigt l’échec relatif des outils en place, notamment la plateforme « Signal-sports ».
Parmi les soixante recommandations formulées par le rapport, la création d’une « autorité administrative indépendante chargée de l’éthique du sport » est préconisée. Cette autorité aurait pour mission d’établir des normes minimales en termes d’éthique, d’évaluer, de contrôler et de sanctionner les fédérations et organismes récalcitrants. Le rapport appelle également à un contrôle plus strict des institutions sportives, visant à lutter contre l' »entre-soi » et à accroître la transparence et la redevabilité.
Le rapport suggère de limiter la durée totale des fonctions de directeur technique national à huit ans pour prévenir les conflits d’intérêts. En réaction aux révélations sur la rémunération de l’ancienne directrice générale de la FFT, Amélie Oudéa-Castéra, la commission propose l’établissement d’une grille de rémunérations pour les fédérations et les comités d’organisation des grands événements sportifs internationaux.
En ce qui concerne la lutte contre les violences, le rapport dénonce le « long déni » concernant les violences sexistes et sexuelles. Il critique l’efficacité de la plateforme Signal-sports, la qualifiant d' »invisible » et « sous-dimensionnée ». Les députés recommandent d’attribuer un « périmètre élargi » de prérogatives à Signal-sports, placé sous la responsabilité de l’autorité administrative indépendante proposée.
Le rapport met également l’accent sur les problèmes de gestion des bénévoles dans le monde du sport et préconise la mise en place d’une mission d’inspection pour évaluer le contrôle de l’honorabilité des éducateurs sportifs. Il recommande d’encadrer la profession de recruteur bénévole par voie législative et d’empêcher l’obtention d’une licence pour les personnes reconnues coupables d’abus sexuels graves.
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