Pourquoi la ligue Magnus a connu une popularité unique cette saison
La Ligue Magnus, le championnat de hockey sur glace français, a connu une saison 2023-2024 historique, avec des affluences record et une popularité croissante.
En moyenne, 2 619 spectateurs ont assisté à chaque match, soit une augmentation de 300 par rapport à la saison précédente. La Ligue Magnus est ainsi devenue le deuxième championnat sportif masculin en salle le plus suivi en France, derrière le basket-ball mais devant le handball (2 547 de moyenne)
La disparition d’un club pro, Mulhouse, a entraîné la promotion de Marseille en Ligue Magnus, ce qui a permis d’attirer un nouveau public dans la ville phocéenne.
Les clubs ont mis l’accent sur l’expérience des spectateurs, en proposant des animations d’avant-match, des soirées après-match et des prix attractifs.
Le jeu rapide et intense du hockey sur glace, ainsi que l’ambiance des patinoires, ont séduit un public qui ne fréquentait pas forcément les stades de hockey auparavant.
« On s’est professionnalisé en quelques années dans l’accueil », précise Jérôme Escallier, président du club de Gap. « Avec plusieurs buvettes, des avant-matches, mais aussi avec parfois des soirées après, jusqu’à 1h du matin. Les gens doivent apprécier et se dire qu’ils peuvent revenir. »
Les temps morts sont habillés musicalement par entre autres « Thunderstruck » d’AC/DC ou les tubes d’Umberto Tozzi. Mieux, le hockey est même copié puisque c’est au rugby que l’on retrouve désormais ces interludes musicaux.
Il est encore question de musique puisqu’une spécificité du hockey reste l’hymne national joué en introduction du match, devant une affluence levée. « Cela plaît beaucoup aux spectateurs », dit Eric Lagache. Et aux joueurs sur la glace visiblement, comme Maxime Legault, québécois, et Samuel Salonen, finlandais, tous deux Boxers, l’entonnant lors de la finale de Ligue Magnus.
De cette stratégie d’ouverture découlent ainsi des tarifs très attractifs dans la plupart des patinoires : des billets en tribunes latérales varient entre 14 à 22 euros selon les jours ou les adversaires. « À Marseille, on peut venir à un match en famille – 2 enfants, 2 adultes – pour moins de 40 euros », précise Eric Lagache.
Sans droits télé ni de très gros partenaires nationaux comme sponsor maillot, les clubs ont immensément besoin de la billetterie pour la constitution de leur budget. « On fait un chiffre d’affaires de 6 millions d’euros, la billetterie représente 2,5 millions d’euros, soit peu plus de 40 % de notre chiffre », explique le président des Brûleurs de Loups, Jacques Reboh.
Quitte à se retrouver à même à l’étroit avec des taux de remplissage de 97 % à Angers et 95 % à Grenoble. « Notre jauge à 4208 personnes est satisfaisante, modère le président isérois. Sur des matches on pourrait faire 6 000 spectateurs. Mais je préfère avoir une patinoire pleine que d’en avoir une plus grande où l’on serait obligé pour certaines rencontres de tendre des bâches aux couleurs du club pour cacher les sièges vides. Ces patinoires remplies participent aussi à l’effet positif du hockey. »
En outre la Ligue Magnus n’agit pas en trompe-l’oeil. Lyon, en 3e division, a joué des matches à domicile devant plus de 3000 spectateurs quand Dunkerque, club de 2e division, emmenait dans sa folle aventure en Coupe de France plus de 7000 personnes en finale à Bercy. Celle du Championnat des U20, entre Gap et Angers, a attiré 3000 personnes à l’Alp’Arena.
Le hockey français est habitué à l’embellie, trop souvent suivie d’une traversée du désert. D’une renaissance puis d’une rechute. Aujourd’hui il a peut-être trouvé dans cette popularité la stabilité dont il a besoin pour progresser.
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