Institutions

La Fédération française de tennis plongée dans une crise sociale

Gilles Moretton, président de la FFT

La Fédération Française de Tennis traverse une crise sociale majeure depuis plusieurs mois, marquée par un climat de travail délétère et des pratiques managériales autoritaires. Un rapport du cabinet Technologia, rendu public le 20 juin dernier, met en lumière des témoignages poignants de salariés souffrant de « mal-être grandissant », d’un management « brutal » et « peu bienveillant », voire d’une « chasse à l’homme »

Les premiers signaux de cette crise remontent à l’automne 2022, quelques mois après le départ d’Amélie Oudéa-Castéra et l’arrivée de Caroline Flaissier à la direction générale. Un audit réalisé par le cabinet Connection Leadership révélait déjà un « mal-être grandissant » des équipes et des pratiques managériales problématiques.

Le rapport Technologia confirme ces constats et dépeint un climat de travail anxiogène, où les salariés se sentent constamment menacés et surveillés. L’audit pointe également du doigt des pratiques managériales « brutales » et « peu bienveillantes », allant jusqu’à la « chasse à l’homme ».

« C’est moche, c’est dégueulasse ! Franchement ! Demandez aux gens ! », s’exclamait Laurent Herman, jardinier à la FFT depuis 1984, dans une vidéo TikTok devenue virale. Cette vidéo, bien que supprimée, résume le ras-le-bol des salariés face à des pratiques managériales autoritaires.

Ces pratiques managériales ont conduit à une vague de licenciements brutaux et d’arrêts maladie. Plusieurs cas de licenciements abusifs sont en cours aux Prud’hommes, et d’autres cadres ont été poussés à la démission.

Le malaise est profond au sein des équipes de la FFT, comme en témoigne le départ précipité de Caroline Flaissier, la directrice générale, licenciée en mai dernier. « Nous avons dû prendre cette décision difficile compte tenu de la gravité et de la concordance d’un certain nombre de témoignages de salariés », expliquait Gilles Moretton, le président de la FFT.

Gilles Moretton, le président de la FFT, est au cœur des critiques. Son management autoritaire et ses choix stratégiques discutables, comme le recours à des consultants externes onéreux, alimentent le mécontentement des salariés.

« À aucun moment, Publicis n’a accompagné le président sur des enjeux électoraux », se défend la FFT face aux critiques concernant le contrat onéreux signé avec Clément Léonarduzzi, ancien dirigeant de Publicis.

Face à la gravité de la situation, la FFT a annoncé un plan d’action visant à améliorer le climat de travail et les pratiques managériales. Ce plan, dont les détails restent flous, devrait être dévoilé dans les prochaines semaines.

« Alors que plusieurs salariés avaient alerté le CSE sur leurs conditions de travail, la direction de la FFT, avec les élus du CSE, a mandaté le cabinet Technologia pour réaliser un diagnostic interne », explique la FFT.

Le ministère des Sports a également diligenté une mission d’inspection auprès de la FFT, afin d’examiner la gouvernance de la fédération, la gestion des ressources humaines et le fonctionnement de la direction technique nationale.

La mission d’inspection et le plan d’action annoncé par la FFT seront scrutés de près par les salariés et les observateurs du monde sportif.

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