Shay Segev, patron de DAZN : “29,99 euros par mois est un juste prix”

Le Havre – PSG, match d’ouverture de la Ligue 1 et première diffusion pour DAZN : la plateforme de streaming sportive britannique lance un défi ambitieux sur le marché français. Shay Segev, PDG de DAZN, détaille sa stratégie et les enjeux de cette nouvelle ère pour le football hexagonal.

Le coup d’envoi de la nouvelle saison de Ligue 1 est également celui d’une nouvelle ère télévisuelle. DAZN, le géant du streaming sportif, prend les rênes de la diffusion d’une grande partie des matchs du championnat de France, après des négociations houleuses et un accord in extremis. Mais à quel prix ? Et quels sont les risques pour cette plateforme qui ambitionne de conquérir le cœur des supporters français ?

Un parcours semé d’embûches

L’arrivée de DAZN en France n’a pas été un long fleuve tranquille. Les négociations avec la Ligue de Football Professionnel ont été marquées par des tensions et des revirements de situation. Après une première offre jugée insuffisante à l’automne 2023, DAZN a finalement réussi à s’imposer grâce à un accord hybride avec beIN Sports. Un compromis qui lui permet de diffuser les meilleures affiches, mais qui laisse un goût amer à certains observateurs.

Un modèle économique sous pression

Le principal défi de DAZN est de séduire un public français réticent à l’idée de s’abonner à une plateforme de streaming supplémentaire. Le prix de l’abonnement, fixé à 29,99€ par mois (pour un engagement de 12 mois), est un point d’achoppement majeur. Le PDG de DAZN, Shay Segev, défend ce tarif : “Le prix est le résultat de deux facteurs principaux. Le prix que nous payons à la LFP pour les droits et le volume de personnes susceptibles d’acheter ce produit. Ce prix a été établi aussi sur la base de notre expérience sur les marchés voisins et nous estimons qu’il correspond à la valeur de l’offre que nous proposons.” Mais les sondages montrent que ce prix est perçu comme trop élevé par une large majorité de consommateurs.

Pour atteindre ses objectifs, DAZN mise sur plusieurs leviers :

• La flexibilité des offres : La plateforme envisage de proposer différentes formules d’abonnement, avec des prix plus attractifs pour certains publics (étudiants, supporters d’un club spécifique).

• Les partenariats : DAZN souhaite nouer des accords avec les opérateurs télécoms et les distributeurs pour faciliter l’accès à son service.

• La lutte contre le piratage : La protection des droits télévisuels est une priorité absolue pour DAZN, qui compte travailler en étroite collaboration avec la LFP pour lutter contre ce fléau.

Les enjeux pour le football français

L’arrivée de DAZN en France marque un tournant pour le football hexagonal. La plateforme britannique a promis d’investir massivement dans la promotion du championnat et de ses clubs. Mais le succès de ce partenariat dépendra de la capacité de DAZN à séduire un public exigeant et à trouver un modèle économique viable.

Si DAZN ne parvient pas à atteindre ses objectifs d’abonnement, c’est l’ensemble du football français qui pourrait en pâtir. Les clubs, déjà fragilisés par la crise sanitaire, pourraient voir leurs revenus diminuer, ce qui aurait des conséquences sur leurs investissements et leur compétitivité.

Shay Segev affiche toutefois de l’optimisme : “Nous avons besoin de 1,5 million d’abonnés pour couvrir nos dépenses. Mais je veux croire, sans m’engager, que nous pourrions créer d’autres formules d’abonnement à un prix d’entrée plus bas à l’avenir.” Le PDG de DAZN insiste également sur le rôle clé des clubs dans la réussite du projet : “Nous comptons beaucoup sur le soutien de la Ligue et des clubs pour nous aider à promouvoir notre produit auprès des supporters.”

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