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Accord CVC-LFP, un deal gagnant mais pour qui ?

Siège LFP

Le partenariat entre la Ligue de Football Professionnel et CVC Capital Partners, présenté comme une bouée de sauvetage pour le football français en difficulté, soulève de plus en plus d’interrogations. Si l’injection de 1,5 milliard d’euros a certes apporté un soulagement financier immédiat aux clubs, les conditions de cet accord semblent avoir hypothéqué l’avenir du football hexagonal.

Un deal au coût exorbitant

Le principal point d’achoppement réside dans le caractère perpétuel du reversement de 13% des revenus de la LFP à CVC. Cette clause, qualifiée d' »hallucinante » par certains experts, rappelle les concessions autoroutières : un rendement garanti à long terme pour un investissement initial. Les alternatives n’ont pas été suffisamment explorées, comme un prêt bancaire ou une mutualisation des risques entre les clubs.

Une répartition inéquitable et des projets non structurés

La répartition des fonds CVC, axée sur une théorie des « locomotives » qui n’a pas porté ses fruits, a accentué les inégalités entre les clubs. De plus, l’absence de fléchage strict des investissements vers des projets structurants laisse craindre une dilapidation des ressources.

Une dépendance financière dangereuse

Les clubs français, soulagés à court terme, sont désormais tributaires de CVC. Cette dépendance financière limite leur marge de manœuvre et les expose à des risques de fragilisation économique à long terme.

Pourquoi un tel soutien ?

Plusieurs raisons expliquent ce phénomène. D’une part, de nombreux clubs, confrontés à des difficultés financières immédiates, ont privilégié une solution rapide apportant un soulagement à court terme, même si cela implique des conséquences à long terme.

“Il y a énormément de clubs qui ne sont pas en position financière pour raisonner au-delà des 12 prochains mois. La principale préoccupation des dirigeants n’est pas d’établir une stratégie financière permettant d’organiser une politique de développement pérenne mais plutôt de savoir comment ils vont boucler la fin de saison” analyse David Gluzman.

D’autre part, l’arrivée de CVC a joué un rôle rassurant pour les investisseurs potentiels, facilitant ainsi les levées de fonds pour certains clubs. Enfin, face à une crise sans précédent, les dirigeants ont pu avoir le sentiment de n’avoir pas d’autre choix, considérant cet accord comme la seule option viable pour sauver le football français.

Le pacte CVC-LFP, présenté comme une solution miracle, s’avère être un choix risqué pour l’avenir du football français. Les clubs, en échange d’un soulagement financier à court terme, ont cédé une part importante de leurs revenus futurs. Cette situation interroge sur la capacité des dirigeants à penser à long terme et à mettre en place une stratégie de développement durable pour le football français.

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