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Maternité des joueuses de basket : un accord bien né et à perfectionner

Sarah Michel Boury

L’accord sectoriel signé par les acteurs du basket féminin français marque un tournant historique. En garantissant un maintien de salaire de douze mois aux joueuses enceintes, il offre enfin une sécurité financière indispensable à celles qui souhaitent concilier maternité et carrière sportive de haut niveau. Cette avancée, fruit de longues négociations, répond à une préoccupation majeure des joueuses et contribue à lever un tabou dans le monde du sport.

Des avancées notables, mais des défis persistants

Si cet accord est salué par toutes les parties prenantes, il ne saurait occulter les défis qui subsistent. Les témoignages de joueuses comme Marième Badiane révèlent que la maternité était souvent vécue comme un obstacle de carrière, voire une punition. La pression des clubs, le manque de soutien et le sentiment d’isolement étaient monnaie courante. Bien que l’accord apporte des garanties financières, il ne garantit pas une culture d’entreprise favorable à la maternité dans tous les clubs.

Au-delà du salaire : un accompagnement global

Au-delà de la question financière, l’accompagnement des joueuses doit être global. Une préparation physique spécifique est indispensable pour une reprise en douceur après l’accouchement. Le retour à la compétition peut être source d’anxiété, d’où l’importance d’un soutien psychologique adapté. Enfin, une certaine flexibilité de la part des clubs est nécessaire pour permettre aux joueuses de concilier vie familiale et carrière sportive.

Une nouvelle donne pour le sport féminin

Cet accord pourrait inspirer d’autres sports collectifs féminins confrontés aux mêmes enjeux. En effet, la question de la maternité dans le sport professionnel dépasse largement le cadre du basket et concerne toutes les athlètes de haut niveau. Elle soulève des questions plus fondamentales sur le statut des femmes sportives et sur la conciliation entre vie professionnelle et vie personnelle.

Les limites de l’accord et les perspectives d’avenir

Si l’accord est un pas en avant, il ne résout pas tous les problèmes. Les poursuites engagées par Dearica Hamby contre la WNBA montrent que les discriminations existent toujours. De plus, l’accord ne garantit pas l’absence de pressions subtiles pour que les joueuses renoncent à leurs projets de maternité.

Pour franchir une nouvelle étape, il sera nécessaire de conjuguer plusieurs actions. D’une part, le renforcement du cadre législatif permettra de mieux protéger les droits des athlètes enceintes. D’autre part, une sensibilisation accrue de l’opinion publique contribuera à changer les mentalités et à faire évoluer les perceptions sur la conciliation entre maternité et haut niveau sportif. Enfin, en investissant dans la formation des acteurs du sport, nous pourrons garantir un accompagnement de qualité aux sportives tout au long de ce parcours.

“Quand on voit que de plus en plus de joueuses reviennent au plus haut niveau après une grossesse, ça démystifie tout, conclut Sarah Michel Boury, ancienne joueuse. On ne peut que se réjouir d’un accord qui va dans le bon sens. Il reste du travail pour couvrir les zones d’ombre. Des clubs comme Basket Landes sont les parfaits exemples de projets qui peuvent se marier. Pour ceux qui en douteraient, maintenant qu’ils sont protégés financièrement, c’est désormais une question de valeur ».”

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