Paris 2024 : un budget équilibré mais sur le fil
A l’heure où les nuages s’ammoncellent au-dessus de Tony Estanguet et du COJOP, le vote du budget de Paris 2024 semble être une petite éclaircie. Le budget pluriannuel est stable à 4,397 Mds €. Il suscite toutefois des interrogations avec le prélèvement de 154 M€ dans les réserves, réduisant ainsi la marge du comité.
Dans un contexte marqué par diverses polémiques et controverses, la quatrième révision budgétaire de Paris 2024 reste discrète malgré une augmentation modeste de 17 millions d’euros, portant le budget global du COJOP à 4,397 Mds €. Cependant, la décision de puiser 154 M€ dans les réserves, dont 60 M€ pour compenser l’inflation, soulève des préoccupations.
Paris 2024 se veut rassurant, insistant sur le maintien d’un matelas financier à 121 M€, en conformité avec les recommandations de la Cour des comptes. Les recettes, sécurisées à hauteur de 4 Mds €, comprennent des partenariats prestigieux comme celui récemment signé avec LVMH, évalué à 150 M€, et le succès de la billetterie générant près de 1 Md € de recettes.
Cependant, des dérapages budgétaires sont observés, notamment une augmentation de 63,5 M€ pour l’aménagement des sites de compétition, comme par exemple à Lille où la climatisation a engendré des coûts supplémentaires. La gestion des opérations sur les sites, avec un surcoût de 62,9 M€, est en partie imputée au site du Trocadéro, pointant des écarts entre le budget identifié et les négociations avec les opérateurs.
Du côté des recettes, le COJOP surpasse ses prévisions avec des recettes de partenariat domestique de 1,240 Mds €, dépassant ainsi de 14,1 M€ les estimations. Cependant, le déficit de trésorerie prévu de 70 M€ pour 2024, à financer par un recours à l’emprunt garanti par l’État, met en lumière une fragilité financière qui inquiète.
La sécurité, désormais gérée par une « direction à part entière », représente un point d’alerte avec un budget de 222,373 M€, incluant une centaine de millions supplémentaires pour les sites, la moitié de cette somme étant allouée à la sécurité privée.
Quant aux cérémonies, le coût de l’ouverture sur la Seine le 26 juillet a augmenté de 20 M€, justifié par des ajustements artistiques gardés secrets. Le document évoque un budget comparable à celui des Jeux Olympiques de Londres 2012, pointant une inflation sur les coûts des tribunes, de la sécurité privée, de la restauration, et des dépenses associées au nouveau partenaire, LVMH.
Malgré l’affirmation que la majorité du budget des cérémonies sera consommée en 2024, soit 100,1 M€, le COJOP, restant « dans les clous », semble naviguer sur un fil tendu, craignant tout imprévu majeur pouvant perturber l’équilibre budgétaire.
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