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Daniel Ollivier : "Dans les 3-4 prochaines années, il y aura beaucoup de changements"

Daniel Ollivier, sociologue, ex-directeur de THERA Conseil et collaborateur de la Fédération française de football pour la formation des entraîneurs, s’exprime sur la métamorphose du sport professionnel et notamment du foot. Passionné de football, il est l’auteur de Football : entre passion et business, le cocktail explosif ! (Bréal/Studyrama), où il explore les tensions entre passion populaire et logique financière. Co-président de La Maison Jaune, média du FC Nantes, il nous livre une réflexion sur l’identité et la gouvernance des clubs.
Pourquoi avoir choisi d’écrire ce livre ?
Plus de la moitié des actifs des clubs français sont entre les mains d’investisseurs étrangers qui n’ont pas une connaissance du football et qui ne viennent pas pour la passion de ce sport, mais évidemment pour y faire des affaires, pour spéculer. Et ça change fondamentalement la donne. Parce qu’en France, le football est une culture populaire qu’on ne reconnaît pas comme telle, qui n’est pas protégée comme l’est la littérature ou la musique, par exemple. Le football – le football professionnel, entendons-nous – s’inscrit dans une économie libérale. On a bien vu que, de manière assez débridée, notamment avant même la crise du Covid, les élus, les dirigeants politiques, ne veulent plus s’y intéresser. On peut comprendre que les municipalités ou les collectivités locales ne soient pas là pour financer les excès qu’il peut y avoir dans le football. C’est juste normal. En tant que citoyen, je ne peux qu’approuver ça.
Mais en contrepartie, on est passé à un autre extrême qui fait qu’aujourd’hui, la France est encore moins protégée que ne le sont les Italiens, les Espagnols ou les Anglais. Dans notre championnat, il suffit d’avoir de l’argent – voire même pas besoin de prouver la traçabilité de cet argent – pour acquérir un club sans aucune contrepartie. On voit bien que derrière, c’est la multiproprité, c’est demain la privatisation des championnats. Ça a commencé avec CVC. L’identité de nos clubs s’est transformée. L’identité de marque a supplanté l’identité des clubs. Cette identité, c’était qu’un club représentait un élément du territoire, un élément du patrimoine. Ça n’est plus du tout pris en compte.

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