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La FFR risque-t-elle le "dépôt de bilan", comme l'affirme son président Florian Grill ?

La Fédération française de rugby, présidée par Florian Grill depuis juin 2023, traverse une crise financière majeure, menaçant sa survie. "Si on devait payer demain ces 57 M€ [de déficit], on serait en dépôt de bilan ! La FFR n’a pas les capacités financières pour assumer cette charge", avertissait Florian Grill il y a quelques jours.

Ce montant inclut un déficit d’exploitation de 36 M€ et un redressement fiscal de 21 M€ lié à la Coupe du monde 2023, grevant une fédération affichant un budget de 130 M€, en hausse, mais un déficit structurel persistant.

"Jamais en France, une fédération de cette taille-là n’a été mise en difficulté sur des montants pareils", souligne Virgile Caillet, délégué général de l’Union Sport et Cycle. Malgré des mesures d’économies de 18 M€, la FFR risque une cessation de paiements, pas un dépôt de bilan, car elle est une association. "C’est du domaine du possible", précise Caillet. Le rugby, 2ème sport le plus médiatique en France selon le baromètre Kantar Media 2025, mais ses finances sont fragilisées par le Mondial 2023, un succès populaire mais financièrement désastreux.

La Coupe du monde a généré un excédent de 80 M€ pour le comité d’organisation, mais un déficit de 30 M€ pour le GIE, dont la FFR détient 55 %, à cause d’une "optimisation fiscale sur la TVA, qui n’était pas le bon", dénonce Virgile Caillet. Résultat : un boni net de 50 M€, mais une solidarité financière imposée à la FFR, désormais sous pression fiscale. "La fédération se trouve dans une situation financière très compliquée", reconnaît Marie Barsacq, ministre des Sports, qui accompagne Florian Grill, rencontré "au moins trois fois" depuis décembre 2024. "Le rugby se porte bien sportivement – l’équipe à VII a gagné l’or à Paris 2024, celle à XV est toujours en lice pour gagner le Tournoi 2025 –, mais on a besoin d’une fédération en bonne santé", insiste-t-elle.

Florian Grill interpelle : "J’ai beaucoup de déclarations d’amour, mais j’attends des preuves d’amour, un accompagnement concret. Est-ce qu’on veut sauver le soldat rugby ou pas ?" Une intervention étatique directe semble "illusoire", selon Virgile Caillet, qui propose d’échelonner le déficit ou de récupérer une partie de l’excédent. "Redresser les finances, ça prend du temps", conclut Marie Barsacq, face à une FFR menacée dans un marché où le rugby génère 1,2 Md€ en droits TV et sponsoring, mais que les fédérations concurrentes observent avec vigilance.

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