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En difficulté économique, le football français "n’a jamais vraiment résolu sa ‘télé-dépendance’"

Le football français se trouve de nouveau au cœur d'une tempête financière, exacerbée par le récent conflit avec DAZN. Philippe Diallo, président de la Fédération Française de Football, a exprimé jeudi son inquiétude face à la possibilité de voir des clubs faire faillite, mettant en lumière une crise qui dépasse les simples retards de paiement des droits audiovisuels.

DAZN, qui devait verser 70 M€ à la LFP, n'a payé que la moitié de cette somme, entraînant un recours devant le tribunal de commerce de Paris. La décision est attendue pour le 28 février. L'incertitude sur ces 35 millions d'euros séquestrés aurait pu mettre à mal la trésorerie des clubs, mais la LFP va leur verser cet argent grâce à son fonds de réserve.

Philippe Diallo a insisté sur la nécessité de repenser le modèle économique du football professionnel français, soulignant que "cette situation n'est pas bonne pour la crédibilité de notre football". Il prévoit une réunion en mars avec les acteurs clés du football, incluant la DNCG et le fonds CVC pour discuter de cette crise.

Christophe Lepetit, économiste du Centre de Droit et d'Économie du Sport, souligne que la situation des clubs est "complexe, délicate et assez dégradée". Après les chocs Mediapro et la pandémie de Covid, qui ont réduit les fonds propres des clubs, l'espoir apporté par l'investissement de CVC s'est vu tempéré par une nouvelle crise des droits TV pour la période 2024-2029. Les clubs doivent maintenant ajuster leurs structures de coûts et leurs effectifs ou risquer de souffrir financièrement.

Christophe Lepetit explique que les clubs avec des actionnaires solides ou ceux qui participent aux compétitions européennes sont mieux armés pour traverser cette crise. Cependant, les clubs de milieu et bas de tableau en Ligue 1 et Ligue 2, sans soutien financier robuste, sont les plus vulnérables.

La "télé-dépendance" du football français, jamais véritablement résolue, reste un point critique. Les droits TV, qui ont connu une croissance jusqu'en 2018, ont chuté avec les échecs de Mediapro et maintenant avec DAZN. Les clubs doivent donc envisager des solutions comme un plafonnement des salaires, une limitation des effectifs, ou encore une meilleure régulation financière par la DNCG pour stabiliser leur économie.

Pour aller de l'avant, il est crucial de réaligner les ambitions sportives avec les moyens économiques disponibles : “Il faut aussi adapter l'ambition sportive à nos moyens économiques. On parle souvent du ‘Big Five’, mais cette approche contribue à faire courir les clubs de l'Hexagone après des concurrents qui avancent trop vite pour eux.” Et à avoir mis en place une répartition des ressources particulièrement inégalitaire des fonds de CVC et des droits tv internationaux.

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500 000.

C’est le nombre d’abonnés à DAZN en France. Le chiffre a été confirmé par les dirigeants de DAZN lors d’une audience, devant le tribunal des activités économiques de Paris, concernant leur litige avec le LFP.

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